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TRIBUNE

Si la France n'était pas l'un des trois pays d'Europe à faire payer ses autoroutes, 1000 morts pourraient être évitées chaque année sur le réseau secondaire. La sécurité routière, un luxe français

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par Jean-Pierre JARIER
publié le 27 décembre 1999 à 2h17

Je sais qu'il est de bon ton d'accuser de tous les maux le

conducteur français, mais je crois qu'il convient aussi de s'interroger sur la politique inefficace du pouvoir. Avec 800 morts par an dans les accidents de nuit, par temps de brouillard ou par endormissement, l'autoroute, en dépit de son trafic très élevé, s'avère infiniment moins dangereuse que le réseau routier qui, lui, compte plus de 8 000 morts annuels. Il semble donc évident que pour un parcours donné, par exemple Paris-Nice, il convienne, pour des raisons de sécurité, d'utiliser l'autoroute plutôt que le réseau secondaire qui est très développé en France et qui laisse toujours l'alternative possible quelle que soit la destination. Malheureusement, l'autoroute est payante, à un niveau tel que le péage devient dissuasif (environ 400 F pour un Paris-Nice). Dans ces conditions, beaucoup d'utilisateurs choisissent le réseau secondaire, 80 fois plus dangereux que l'autoroute par kilomètre parcouru. Savez-vous pourquoi l'autoroute est moins dangereuse? Tout simplement parce que les glissières de sécurité vous protègent souvent de celui qui s'est endormi à contresens, qu'elle ne connaît pas de carrefours, de feux rouges, de stops, de cyclistes, tracteurs, dos-d'âne etc. C'est un réel progrès. Autrement dit, la première chose que vous achetez en payant le péage, c'est votre sécurité. Les accidents causés par l'utilisation exagérée du réseau secondaire en raison du péage obligatoire sur l'autoroute provoquent plus de 1