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TRIBUNE

Plutôt que de discuter de la gratuité des autoroutes, il faut sensibiliser l'opinion à ce risque majeur qu'est le manque de sommeil. Sécurité sur la route: alerte à la somnolence.

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par Pierre PHILIP
publié le 4 janvier 2000 à 22h09

Dans Libération du lundi 27 décembre, Jean-Pierre Jarier accuse

l'Etat d'une politique inefficace en matière de sécurité routière (ce en quoi il a entièrement raison au vu des statistiques nationales d'accidentologie) et demande instamment que les pouvoirs publics rendent gratuites les autoroutes actuellement payantes afin de réduire de mille morts par an le nombre de victimes de la route (1). L'argumentaire qu'il développe repose sur un principe arithmétique très simple. L'autoroute payante est 80 fois plus sûre que les routes nationales donc augmentons le trafic sur ce réseau afin de diminuer le nombre d'accidents. Cette proposition qui semble à première vue logique nécessite néanmoins quelques ajustements en matière d'analyse des causes d'accidents. Même si cette information peut paraître redondante voire évidente à nombre de lecteurs, il est crucial de rappeler que 90% des accidents de la circulation sont le fait du comportement du conducteur et seulement 10% sont attribuables au réseau routier ou à l'état du véhicule.

De plus, 65% des accidents de la circulation surviennent dans un périmètre de 15 kilomètres autour du domicile de la victime. Il y a fort à parier que, dans leurs trajets quotidiens, la majorité des automobilistes ne croisent pas une autoroute payante. La mesure qui consiste a inciter «tout le monde» à prendre l'autoroute aurait donc un effet limité sur le nombre total d'accidents.

Reste néanmoins, comme le souligne très justement Jean-Pierre Jarier, le probl