A la fin de l'été, le groupe TotalFina était sous les feux de
l'actualité pour avoir mis la main sur son concurrent, contraignant le président d'Elf à la démission, avec à la clé quelques deux cents millions de stock-options. Le groupe TotalFina n'eut, il est vrai, aucune part dans cette générosité, qui devait tout aux actionnaires d'Elf. Celle-ci ne leur avait d'ailleurs pas coûté cher: les stock-options ont cette vertu d'être des actions qui rapportent gros à celui qui les empoche sans que personne ne débourse un centime, ni l'entreprise ni le contribuable et à peine les actionnaires, qui supportent une diminution infime des dividendes futurs en raison d'une dilution minime du capital. Aujourd'hui, le groupe Total fait à nouveau la une de l'actualité, enlisé dans la tempête de la marée noire qui souille les côtes du littoral breton et vendéen. Pourquoi la méthode dont a profité le président d'une compagnie pétrolière ne vaudrait pas pour indemniser les victimes d'une pollution pétrolière?
La solution est simple: le groupe TotalFina, reconnaissant, indépendamment de toute responsabilité juridique, qu'il entend assumer sa responsabilité citoyenne vis-à-vis des populations du littoral et de tous les professionnels de la mer et de la côte, proposerait une augmentation exceptionnelle de capital par création de nouvelles actions affectées gratuitement à un fonds de solidarité pour un montant de plusieurs centaines de millions de francs. Sa gestion, confiée à des professionnels,