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Libération
TRIBUNE

Bonne année, supertanker. Les voeux de WWF aux compagnies pétrolières.

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publié le 6 janvier 2000 à 21h56

En deux semaines, deux marées noires, l'une sur nos côtes, l'autre

en Turquie. Joyeuses fêtes pour la nature: oiseaux, poissons, plages, huîtres, pêcheurs, riverains" Certes, tempêtes et naufrages font partie des risques du transport maritime. Certes, le risque zéro n'existe pas, mais on est très loin d'avoir tout fait pour diminuer les risques connus. Autrefois, les «accidents du travail» étaient considérés comme inévitables. C'était «le prix à payer» pour le progrès technique. Et puis, sous la pression des syndicats, l'industrie a pris conscience que rendre malade, mutiler ou tuer des hommes sous prétexte de productivité était inacceptable. Alors, l'industrie a pris ses responsabilités, des programmes d'amélioration de la sécurité ont été mis en oeuvre dans les usines. Et des progrès considérables ont été faits (") Aujourd'hui, le WWF (World Wildlife Foundation) forme le voeu que les sociétés pétrolières de la planète prennent enfin leurs responsabilités face à la pollution des océans et des côtes. Il y a urgence. Car, au risque de surprendre le lecteur, l'Erika et le Volgoneft 248 ne sont que des épiphénomènes, la partie émergée d'un iceberg énorme sur lequel nous fonçons à la vitesse d'un Titanic inconscient. Un exemple? Rien qu'en Méditerranée, c'est l'équivalent de deux Amoco Cadiz qui sont déversés chaque année par des pétroliers qui «dégazent» en mer pour économiser quelques dollars et gagner un peu de temps. Les satellites le voient mais personne n'agit: il s'agit d