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Libération

Courrier. Nos lecteurs reviennent sur la marée noire.

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publié le 10 janvier 2000 à 22h02

L'«Erika», en attendant la suivante

En juin 1923, alerté par des ornithologues britanniques, néerlandais et français sur les effets des pollutions pétrolières marines, le 1er Congrès international pour la protection de la nature, réuni à Paris, demandait aux pays maritimes de s'employer à prévenir des pollutions par hydrocarbures, notamment par l'interdiction du dégazage en mer. Aujourd'hui, quelques marées noires accidentelles ou volontaires plus loin, le Parlement européen, après le naufrage du Braer, constatant que des requêtes similaires précédentes n'avaient pas été suivies d'effet, adoptait à l'unanimité, le 21 janvier 1993, une résolution demandant à la Commission et au Conseil des ministres européens de prendre des mesures simples et de bons sens sous forme de directives: notamment l'interdiction aux pétroliers de plus de 15 ans de mouiller dans les ports des pays de l'Union européenne (comme cela se pratique aux Etats-Unis), l'adoption d'un échéancier pour interdire l'accès aux eaux européennes des pétroliers non dotés de double coque et l'abandon à terme des pavillons de complaisance. Le Conseil des ministres européens, pour ne pas mécontenter les pétroliers hostiles à de telles mesures, ne tint bien entendu pas compte de cette résolution, s'en remettant à l'Organisation maritime internationale (OMI) pour régler le problème. C'est un peu comme si on avait demandé aux fabricants de tabac de développer une campagne de lutte contre le tabagisme! Alors, nous avons don