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Libération

Economiques. Retraites: tout va bien.

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publié le 17 janvier 2000 à 21h55

Le rapport Teulade, discutant à nouveau l'avenir des retraites, a

donc trouvé la botte magique pour éviter la guerre des retraites. Il suffira en effet d'une croissance «soutenue» pour stabiliser le poids des retraites dans le PIB et éviter la potion amère du rapport Charpin. La croissance nécessaire est estimée à 3,5%, en moyenne, pour les quarante prochaines années. Pourquoi pas? Les plus enthousiastes adeptes de la «nouvelle économie» y verront une prédiction réaliste de l'apport des nouvelles technologies à la croissance économique. D'un siècle à l'autre, de fait, la croissance semble s'accroître régulièrement. Elle valait 0,5% l'an au XVIIIe siècle, 1% l'an au XIXe siècle, elle a valu 2% l'an au XXe siècle. Si l'on admet que la croissance crée sans cesse des opportunités cumulatives, ce que les économistes appelleraient des rendements d'échelle, pourquoi pas, en effet, 4% l'an au XXIe siècle? Rien, sinon qu'à ce jour aucune donnée ne permet de conclure à une telle évolution. Les économistes qui se sont intéressés aux déterminants de la «nouvelle» croissance concluent le plus souvent à un maintien des tendances antérieures (ce qui, à l'échelle de l'histoire, serait déjà considérable), bien plus qu'à une accélération. Qui oserait pourtant se fonder sur un pari inverse pour jouer sans autre garde-fou l'avenir du système de retraite?

Il y a pourtant plus grave. L'idée que la croissance peut sauver le système de retraite tel que nous le connaissons est incontestable si l'on