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Libération
TRIBUNE

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publié le 20 janvier 2000 à 21h49

C'est bizarre. Nagui prend la mouche à propos d'un article plutôt en

sa faveur. Pour une fois que j'écrivais du bien de lui! Ingrat, va! Le Nulle part ailleurs de vendredi dernier m'avait en effet rendu perplexe. Je décrivais cet instant réussi, troublant, inattendu, où, d'une émission de divertissement, jaillit quelque chose de fort et de touchant.

Cet instant perturbait la frontière trop bien établie entre la télé qui serait populaire et celle qui ne le serait pas. Et l'article incriminé signalait les efforts réels que fit Nagui, ce jour-là, dans le contexte qui est le sien, pour que l'acteur Tim Roth puisse évoquer, avec un minimum de respect alentour, l'inceste dont il fut victime. Je suis donc très heureux (pour Nagui) d'apprendre que Tim Roth l'a serré dans ses bras après l'émission.

Mais tel est visiblement le complexe de notre fringant animateur qu'il a lu tout le contraire. Aimez-moi, dit sa lettre, je suis un mec tellement bien! Tandis qu'entre les lignes, on lit le contraire: une triste conscience de ce que, trop souvent, il donne à voir, et un gros besoin de s'en justifier. Bah! Tout ça n'est pas grave. Qu'il relise l'article calmement, simplement. Ou en souriant par principe, comme il sait le faire. Ça ira mieux après.

Sur le reste, il devrait éviter l'argument fatigant du vilain «pamphlétaire» qui profiterait de sa situation pour déverser sa bile et son autosatisfaction dans son «ghetto» (doré, j'imagine?). C'est bien parce que j'aime la télé, parce que je la pren