Eh bien! c'est une affaire qui roule" Une semaine tout juste après
la prépublication, en «bonnes feuilles» dans le Monde, du témoignage du Dr Vasseur, la couverture du Nouvel Observateur emballe vertigineusement la polémique. Pour le meilleur et pour le pire. Sur le titre: «Ce que nous avons vu en prison», les portraits alignés du préfet Bonnet, de Christine Deviers-Joncour, Loïc Le Floch-Prigent, Pierre Botton et José Bové attestent, par la diversité même des raisons qui les firent un jour taulards, qu'il n'est pas de meilleur carburant que le people pour faire avancer une cause, bonne ou mauvaise. Celle-ci est indiscutablement bonne, qui avait suscité la création, derrière le philosophe Michel Foucault, du Groupe information prisons, animé notamment par Serge, puis Annie Livrozet. C'était dans le commencement des années 70. Gageons que la trentaine de signataires de l'appel que publie l'Obs pour l'amélioration des conditions de détention feront très vite beaucoup plus et mieux que l'âpre et obscure militance du GIP (et de ses héritiers). Déjà, un représentant de l'Observatoire international des prisons l'affirme crûment: «Ils vont nous faire gagner dix ans dans notre combat pour une prison plus humaine.» On aurait mauvaise grâce à ne pas s'en féliciter. Pourquoi faut-il cependant qu'un malaise perdure, et qu'un mauvais sourire peine à s'effacer au spectacle d'une telle mise en pages? Le souvenir, peut-être, de cent témoignages autrement révoltants de viols de mineurs, de