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Au service de la flexibilité.

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publié le 24 janvier 2000 à 21h44

Le développement des emplois précaires a été favorisé par la crise.

Initialement critiqué, il semble aujourd'hui mieux accepté. En effet, nul ne s'offusque plus vraiment d'être en CDD, à temps partiel ou en mission d'intérim. Pour tous les acteurs de la vie économique, les emplois précaires apparaissent salvateurs. Les entreprises ont ainsi trouvé un moyen de s'adapter aux variations de la pression concurrentielle et aux fluctuations de la demande. Les salariés en CDI pensent être préservés des risques de chômage, surtout ceux associés aux délocalisations. Les titulaires de ces emplois précaires espèrent que ce type d'emploi n'est qu'un trait d'union entre le chômage et un emploi permanent. Les pouvoirs publics y voient un moyen permettant de contenir le chômage et d'éviter l'exclusion sociale. Nouveaux modes de création d'emplois, réducteurs de «la fracture sociale», les vertus des emplois précaires sont donc nombreuses. La première d'entre toutes est sans aucun doute leur flexibilité. Cette flexibilité permet aux entreprises de gérer avec souplesse leurs productions face à l'instabilité de la demande mondiale.

Premier secteur d'activité au niveau des effectifs, le secteur des services est le terrain de prédilection des emplois précaires. Favoriser le développement de ces emplois précaires au sein des entreprises, c'est accepter l'augmentation de leur nombre, notamment dans le secteur des services. C'est aussi fragiliser le rôle régulateur de ce secteur. En effet, si l'emploi