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TRIBUNE

En renonçant à soutenir le séminaire de Benny Levy à l'Alliance française de Jérusalem, l'université Paris-VII se trompe de combat. Benny Lévy, la foi de la philosophie.

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par Alain FINKIELKRAUT
publié le 24 janvier 2000 à 21h44
(mis à jour le 24 janvier 2000 à 21h44)

La France, en se mondialisant, s'est-elle simultanément

provincialisée? L'aspiration, certes un peu prétentieuse, à un rayonnement international ne relève-t-elle plus que de l'archive ou du musée?

Un événement en apparence anecdotique ­ la fermeture du séminaire doctoral de philosophie de Jérusalem ­ autorise à se poser la question. Ce séminaire était l'ultime vestige d'une école extra-muros ouverte par l'université de Paris-VII à l'automne 1996. L'idée était audacieuse: le succès fut immédiat et foudroyant. Benny Lévy, qui en était le maître d'oeuvre, assurait un cours hebdomadaire régulièrement suivi par une cinquantaine d'étudiants. Et plusieurs universitaires français ­ Pierre Chartier, Monique Dixsaut, Jean-Claude Milner, Jacques Derrida ­ ont tenu des séminaires ou des conférences devant un public, francophone et francophile, toujours nombreux.

L'école, pourtant, fut dissoute à l'automne 1997 par décision du conseil d'administration de Paris-VII: il ne fallait rien favoriser dans la Jérusalem de Netanyahou. Reconnaissant cependant l'excellence du travail de Benny Lévy, le président de l'université (nouvel élu) lui donna une lettre de mission pour continuer son séminaire et conduire les étudiants inscrits au terme de leur cursus. Benny Lévy chercha alors à restaurer l'idée d'école doctorale dans une autre université. Paris-I donna son plein accord et vota le projet. Mais cette université ne prévoyait pas que Benny Lévy puisse diriger le travail de recherche de ses étudian