Quel directeur d'hôpital, de clinique, n'avait envisagé avec frayeur
le naufrage possible des systèmes électriques, électroniques, des ascenseurs, des respirateurs, des blocs opératoires et autre? Toutes les situations de catastrophe avaient été envisagées. Les commissions de sécurité avaient été multipliées. Certes, dans toutes ces réunions préparatoires, on n'entendait pas beaucoup les mots «patients» ou «malade» et, a fortiori, «patient âgé». Il apparaissait comme évident que ce qui importait c'était d'éviter et non pas de sauver: c'était de montrer que tout avait été prévu pour se dédouaner ou se disculper au cas où" Et les «petits vieux» dans tout cela? Ils sont arrivés, comme chaque année, au moment des fêtes de fin d'année. Plus nombreux que d'habitude. Normal" C'était l'an 2000, il fallait bien marquer le coup. Comme toujours, les cliniques privées se sont alors souvenues des hôpitaux publics et de leur utilité en ces périodes festives pour s'y décharger, pendant quelque temps, de leurs patients âgés et permettre ainsi de donner plus facilement leurs congés à leur personnel. Pourquoi pas? Sauf qu'il fallait voir, dans nombre de cas, l'état dans lequel arrivaient ces pauvres «petits vieux»! Dénutris, déshydratés, infectés, plein d'escarres, prostrés, confus. Et il n'était pas possible d'admettre que ces états avaient pu se constituer en quelques jours. Et il n'était pas possible d'omettre qu'ils venaient d'établissements dits «médicalisés».
La vocation du service publi