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Libération
TRIBUNE

Une école vivable et utile pour tous.

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Il faut se saisir du problème de la violence scolaire pour que le collège ne soit plus vécu par une partie des élèves comme une machine à produire des échecs.
publié le 26 janvier 2000 à 21h41
(mis à jour le 26 janvier 2000 à 21h41)

La violence à l'école présente un avantage et un inconvénient. L'avantage, c'est qu'elle est perçue comme intolérable, puisqu'on n'imagine pas une école qui ne soit pas un territoire paisible. L'inconvénient, c'est que la condamnation morale dont elle est l'objet appelle des réponses courtes et des déclarations de principe plus que des analyses et des perspectives éducatives. Ainsi, tout le monde peut se retrouver unanime pour réclamer un durcissement de la règle et de la répression sans être pour autant soupçonné de s'abandonner à une idéologie répressive et sécuritaire.

Commençons par quelques observations assez simples. On a beau savoir que la violence peut exister dans tous les établissements scolaires, il reste qu'elle se concentre dans les établissements «difficiles», situés dans les quartiers qui cristallisent aujourd'hui l'ensemble des difficultés sociales. Si rien n'excuse la violence scolaire, il n'est pas interdit d'y voir l'expression d'une violence sociale faite aux élèves, et par le plus vieux mécanisme du monde la répression de cette violence contribue à criminaliser les conduites des groupes les plus faibles et les plus marginalisés. Quand les classes laborieuses ne sont plus laborieuses, elles deviennent des classes «dangereuses». Comment éviter ce mécanisme quand, en bien des endroits, l'école est la rencontre brutale des classes moyennes et de ceux qui sont réduits à l'état de problèmes sociaux?

Par ailleurs, on ne peut ignorer qu'une part de la violence sc