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Libération

Economiques. Vieilles références et problèmes disparus.

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publié le 31 janvier 2000 à 21h33

Dans quel cadre institutionnel ou réglementaire vivons-nous en

Europe ou en France? Il est marqué aujourd'hui par l'existence d'une banque centrale (la BCE) dont l'objectif presque unique est de stabiliser les prix; d'une limitation, pays par pays, des déficits publics; et, en France, d'une tentative de réduction du chômage au travers de la diminution de la durée du travail. Ce cadre a été construit en réaction à des problèmes ou comportements, présents dans les années 80, et qui ont dans une large mesure disparu aujourd'hui.

Commençons par la Banque centrale européenne. Son objectif central est de maintenir l'inflation de la zone euro entre 0 et 2%. Les autres objectifs possibles d'une banque centrale ­ éviter les déséquilibres financiers ou bancaires ­ pèsent beaucoup moins que l'objectif central d'inflation faible. Est-ce raisonnable?

L'exemple des Etats-Unis montre qu'une période longue de croissance forte n'entraîne pas nécessairement d'inflation, mais peut provoquer de nombreux autres déséquilibres: excès de distribution de crédit; surévaluation des actifs financiers (puisque le crédit, abondant, sert aussi à investir en Bourse, et qu'en l'absence d'inflation, les taux d'intérêt restent bas, ce qui rend plus attractifs les actifs financiers); déficits extérieurs et dette extérieure en forte hausse.

Si la zone euro évite les déficits extérieurs, elle n'échappe pas à l'excès d'offre de crédit (les crédits au secteur privé augmentent de plus de 15% par an) et à la hausse exce