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Libération

Pacsés, un effort, vite!

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publié le 31 janvier 2000 à 21h33

Là, il me faut bien avouer que je suis un peu déçu. Cent Pacs par

jour depuis la promulgation du texte qui les légalise, et, de leurs faire-part dans les carnets (recension le Monde et Libération; au fait, au Figaro, est-ce qu'ils en acceptent l'annonce? Il faudrait vérifier que non"), une formulation qui inspire le sentiment que cette victoire-malgré tout serait de celles qui ne se célèbrent pas: dans la majorité des cas, les néo-conjugaux se déclarent avec une discrétion apaisante ou honteuse, mais à tout le moins ­ c'est malheureux à dire ­ petit bras. En quel état d'esprit pacsâtes-vous, Anne-Cécile et Christine, Claude-Jean et Raoul, Christophe et Eric, Catherine et Marie-Hélène, qui n'éprouvâtes pas le besoin, le désir ou le bonheur d'enlever le bas en dévoilant vos patronymes? Dites, ce n'était pas seulement pour réaliser quelques fiscales économies, n'est-ce pas? N'empêche, votre timidité nous frustre, nous autres qui fûmes nombreux à avoir surtout identifié l'intérêt du Pacs dans la haine hystérique qu'il inspira au vieil ordre des bourgeois et des curés, quand il prit à ceux-ci de brandir en bavant leurs bibles au Palais-Bourbon. C'est de ce moment, fragile et lumineux, de remise en cause de la famille et du mariage, que les enjeux de la loi devinrent tangibles et réels. Une fois votée, restait à l'investir. Or, persiste l'impression d'une presque reculade; en place de bras d'honneur joyeux, à peine un sourire et à peine moqueur, parfois («condoléances à Mme Bouti