Tel le skieur autrichien, Jörg Haider est bronzé et il brille. Et il
se passe quelque chose en Autriche. Que penser de cela? Cet homme (et son parti) qui a qualifié les camps de concentration de simples «camps de correction», cet homme (et son parti) qui a loué ce qu'il y avait de «positif» sous le IIIe Reich, cet homme et son parti d'essence démagogique et d'expression «non raciste» seulement par respect des lois, cet homme et son parti, en fait, ne cessent de grimper dans les sondages et vont arriver au pouvoir" Même si Jörg Haider n'est qu'un ambitieux sans vergogne et sans convictions, son irrésistible ascension fait plus que douter de la maturité démocratique de l'Autriche.
Inutile de revenir sur les différentes modalités possibles de l'arrivée du FPÖ (Freiheitliche Parteï Österreich) au pouvoir. En cette heure de vérité, avec l'aveu de faiblesse et de convoitise mêlés du parti conservateur (ÖVP) qui a fini par céder aux sirènes du FPÖ, les masques tombent. Depuis une dizaine d'années, le FPÖ a réussi à amener le débat électoral sur ses thèmes de prédilection, essentiellement la flatterie d'un entre-soi décomplexé et conquérant. S'en est suivi durant ces dix années une hésitation des partis au pouvoir, confinant finalement à la tétanie, entre déclarations vertueuses et concessions. Aujourd'hui, l'ÖVP n'est pas loin d'être exsangue (à peine plus de 20% dans les derniers sondages alors que le FPÖ dépasse les 30%) mais las d'être si longtemps resté bloqué en retrait des soci