Claude Allègre le ministre de la Recherche, pas celui de
l'Education nationale est souvent accusé par ses collègues scientifiques (et amis politiques) d'aller chercher son inspiration outre-Atlantique. Erreur! Si c'était le cas, ils y trouveraient, à l'inverse, matière à se réjouir. Difficile, en effet, de trouver plus fort contraste entre le lamentable budget de la recherche pour l'an 2000, fort mal voté au Parlement puisque députés PCF et Mouvement des citoyens l'ont boudé, et le flamboyant effort public que le président américain Bill Clinton vient de proposer pour l'année fiscale 2001, qui commence en octobre prochain.
Claude Allègre, tout en se vantant d'avoir obtenu de Bercy ce qu'il avait demandé, ne peut afficher qu'une hausse de 1,3% du Budget civil de recherche et développement. Une lichette du même ordre de grandeur que l'inflation prévue pour l'année qui vient. Poli, le Conseil supérieur de la recherche et de la technologie regrettait, dans son avis sur le budget 2000, que «le gouvernement [ait] choisi de ne réinvestir que très partiellement les dividendes de la croissance dans l'effort de recherche». Une attitude frileuse, qui ne se singularise d'ailleurs pas vraiment dans une Europe où les efforts dans ce secteur stagnent depuis une décennie.
Nos concurrents américains, eux, font un choix radicalement opposé. Loin de se contenter des efforts de leurs entreprises privées, pourtant déjà bien supérieurs à ceux réalisés par les firmes européennes, Bill Clinton, la