Les chemins de la transition sont nombreux et ne se ressemblent
guère. Pendant les années quatre-vingt-dix, la Chine a vu sa production quasiment doubler. La Russie a vu la sienne diminuer, de 40% selon les chiffres officiels, plus vraisemblablement de 20 ou 30% si on prend en compte le développement de l'économie souterraine. Comment peut-on expliquer une telle divergence? Si on regarde les deux évolutions de plus près, la première chose que l'on observe est que la différence ne vient pas de l'évolution des entreprises d'Etat, privatisées ou non. Dans les deux pays, elles ont bien du mal à s'adapter. La différence vient essentiellement de l'évolution du nouveau secteur privé. En Chine, les entreprises privées remplissent le tissu économique, créent de nouveaux marchés, à l'intérieur ou à l'extérieur du pays. En Russie, les entreprises privées restent petites, fragiles, et souvent non déclarées. Pourquoi ces évolutions si différentes? Là encore, les faits sont clairs: en Chine, le secteur privé bénéficie du soutien actif du pouvoir, en particulier des gouvernements locaux. Ces derniers sont souvent à l'origine de la création des petites entreprises. En Russie, la création d'entreprises privées se heurte à des obstacles administratifs insurmontables, que ce soit des règlements tatillons, des amendes, ou des pots-de-vin sans fin.
Il semble y avoir au moins deux raisons à ces divergences d'attitude. D'abord l'influence économique et politique des entreprises d'Etat. Quel gouver