Là, il vaudrait peut-être mieux prendre un air pénétré, froncer le
sourcil et regarder ailleurs. Enoncer avec conviction que sexisme, machisme, tout ça, c'est mal, et passer à autre chose. Mais on sait bien qu'on ne s'en tirera pas comme ça: les Chiennes de garde sont sur le coup, ça va, pour sûr, nous faire encore une affaire. Alors, choisis ton camp, camarade!
Le week-end dernier, dans le supplément télévision du Monde, la journaliste Sylvie Kerviel relatait que le patron des Guignols l'avait salement rudoyée, lors d'un entretien dans les locaux de la chaîne. Et de l'accuser, outre de propositions salaces, d'avoir posé un index entre ses seins. Lundi, le Monde stigmatisait éditorialement le «beauf» Gaccio, et mercredi, le petit groupe antisexiste se fendait d'une lettre ouverte à Alain de Greef, directeur des programmes de Canal +, le menaçant de «venir planter leurs crocs dans les mollets des machos». On aurait pu en rester là, constater que décidément, la tendance au dérapage est puissante, chez les animateurs de télé en général et de la chaîne cryptée en particulier, et voter une motion de soutien à la jeune collègue. Et voici que le beauf se rebiffe, et voilà que sa direction le soutient: dans un courrier au Monde, Gaccio nie fermement et l'interview (de fait, il n'en accorde jamais), et l'attouchement, concédant à peine un marivaudage verbal agressif et bien dans sa manière. De son côté, De Greef, avançant dix témoins, affirme tout de go que si Gaccio s'était conduit co