Comme disent à tout propos toutes sortes d'opportunistes,
«comparaison n'est pas raison», mais les Pyrénéens devraient faire un peu gaffe, s'ils ne veulent être bientôt confondus avec les Alpins les purs, les vrais, ceux qui votent Haider en Autriche et FN du côté de Chamonix. J'exagère, mais malaise tout de même, à propos de cette triste affaire d'écobuage, qui vit la semaine dernière quatre randonneurs brûler vifs (trois sont grièvement blessés) à Estérençuby (Pyrénées-Atlantiques). Au soir de la mise sous écrous des deux allumeurs, trois cents de leurs congénères se sont rassemblés pour chanter le couplet fameux du «responsables pas coupables» et se constituer illico en comité de soutien qui évoque salement le lobby façon CPNT prônant une «cohabitation intelligente entre randonneurs et exploitants de la montagne». Etant établi que la procédure réglementaire n'a pas été respectée et que ce feu-là rappelait foutrement les pratiques sauvages du berger corse, on est fondé à se demander si cette «cohabitation intelligente» ne se traduira pas, à terme, par l'interdiction pure et simple faite aux randonneurs de randonner. D'ores et déjà, le parquet de Bayonne s'est déclaré persuadé du caractère accidentel du drame, les pandores locaux rapportent benoîtement que le feu n'a pas été allumé «avec une intention malveillante», et même notre chère AFP s'est montrée bien compréhensive en précisant qu'«un seul randonneur a eu le réflexe de traverser le mur de flammes et s'en est sor