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Libération

La grande partouze.

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publié le 24 février 2000 à 22h31

Et lorsque les parents d'enfants handicapés ne pourront plus payer,

à Axa ni à quiconque, leurs primes d'assurance vie, il leur restera l'ultime solution de mettre en vente, aux enchères et sur l'Internet, tout ou partie de leur propre corps. Car tout est plus que virtuellement à vendre, aux enchères et sur l'Internet. Depuis cette tentative de commercialisation d'ovules de top-models et de sperme de prix Nobel, en octobre dernier, la technique a beaucoup progressé, mais pas suffisamment pour empêcher que demeure pendant deux jours pleins, le week-end dernier sur le site allemand de l'américain eBay, l'offre de vente de rein «parfaitement opérationnel» d'un homme de 38 ans, «non fumeur et non buveur». (En septembre et en moins d'une semaine, semblable organe, mis à prix 25 000 dollars, avait grimpé à 5,75 millions avant d'être enfin retiré de la vente.) Le marché est là, comme dit Jean-Pierre Gaillard à la télé privée et la radio publique. Pour les reins, le sang, le sperme, la moelle, il fera vite les prix. Et itou, à terme, pour les yeux, les poumons, les foies, les rates, les vésicules et les testicules. Tout ça se greffe ou se greffera, donc tout ça se vend ou se vendra. Le Net y pourvoira. Depuis six mois se sont, entre autres, ainsi mis à l'encan, sur la Toile et le plus souvent sur eBay, légalement ou non: un gosse à naître, un squelette de dinosaure, des brassards ayant identifié des concentrationnaires juifs à Auschwitz, un sous-marin russe, un faux Rembrandt, un vra