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TRIBUNE

La semaine de quatre jours à l'école ne pourra qu'allonger encore des journées de travail déjà trop longues. Enfants-élèves saturés.

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par Hubert MONTAGNER
publié le 6 mars 2000 à 23h02

La France est parmi les trois pays dits développés dont la journée

scolaire est la plus longue. Pour l'école élémentaire, on compte six heures de présence obligatoire et contrainte, dont plus de cinq heures pleinement consacrées à la pédagogie et aux apprentissages scolaires, sans inclure le temps du déjeuner qui, lorsqu'il est passé dans le bruit, les bousculades et les contraintes «spécifiques» de la «cantine», est rarement un moment régénérateur de l'attention. Un aménagement de la semaine scolaire qui ne reposerait pas sur un réaménagement de la journée scolaire serait dépourvu de sens.

Nous ne prenons pas position en faveur de telle ou telle organisation, mais nous sommes critiques à propos de celle qui nous apparaît particulièrement dommageable pour les «enfants-élèves»: la semaine dite de quatre jours. Même si des journées de rattrapage sont prises sur les plages de vacances pour «compenser» la suppression du samedi matin comme temps scolaire, la tentation est forte de rassembler en quatre jours les activités et les tâches jugées fondamentales qui étaient auparavant réparties sur quatre jours et demi, souvent au détriment de celles qui sont habituellement considérées comme moins fondamentales (activités physiques et sportives, arts plastiques, musique") En tout cas, la concentration des activités pédagogiques sur quatre jours rend difficile la flexibilité du temps journalier au cours de la semaine et d'une semaine à l'autre. En effet, la nécessité de réserver plus de te