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TRIBUNE

En faisant croire qu'ils sont divisés sur bien des sujets et en continuant à se proclamer de gauche, le gouvernement et ses alliés confisquent le débat politique. Les faux-semblants de la gauche plurielle.

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par François FILLON
publié le 7 mars 2000 à 23h00

Tout semble sourire au gouvernement. Face à cette situation fuyante

la question est, si l'on peut dire, «simple»: quand et comment l'opposition républicaine peut-elle battre la majorité plurielle?

Pour être réellement entendus des Français, nous devons forcer à une clarification du débat politique. Il s'agit moins de savoir si notre opposition doit être systématique ou écliptique que de nous interroger sur les points sensibles de l'adversaire. Que devons-nous dénoncer? Où devons-nous «frapper»?

Que devons-nous dénoncer?

Il y a quelque chose de vicié dans notre démocratie. Alors que dans les profondeurs de notre société des questions se posent, agitent les esprits, mobilisent les citoyens, un filtre politique est en train d'affaiblir le jeu démocratique, qui se doit d'être fondé sur la clarté des responsabilités et la transparence des convictions opposées.

Ce filtre résulte d'une méthode de gouvernement marquée par l'exploitation trompeuse du concept de majorité plurielle. Trompeuse, car l'affrontement, souvent superficiel mais toujours démonstratif, entre les différentes sensibilités de la gauche plurielle, s'apparente, aux yeux des Français, à un précipité des clivages nationaux. Inutile de se battre pour la cause environnementaliste, Voynet se décarcasse pour nous, se disent les citoyens. Aucune mesure décisive n'est naturellement prise, mais l'activisme verbal du ministre fait office de politique environnementale" Inutile de revendiquer une baisse des impôts, Sautter y songe p