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Libération

Guignols et demi.

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publié le 9 mars 2000 à 22h57

Je ne sais plus dans quel tuyau (mais c'était lundi) j'ai entendu

Philippe de Villiers évoquer l'affaire du jour, la terrible affaire du «retour» des Guignols de l'info. Ce vicomte lança ce trait: «Les Guignols, c'est du fascisme de gauche!» Des perles (oui, appelons ça des perles), dans sa bouche ­ et pas seulement dans celle de sa marionnette ­, on en avait entendu, mais celle-là! «Fascisme de gauche»" Pas gêné, le mec qui professe ça est celui qui recycle Le Pen en faisant à ses électeurs un insensé rentre-dedans, avec le seul souci de doubler Pasqua sur sa droite au sein de leur Rassemblement pour la France. Alors, Villiers sur le «fascisme de gauche»" Vers 20 heures, comme tout le monde, j'ai regardé Canal (avouerai-je avoir souri à la mise en latex du très vertueux Guillaume Durand, dans son flamboyant numéro de journaliste pas contrariant, tel qu'il le roda sur TF1? J'avoue.) Et le lendemain, passant la presse en revue, j'ai reconnu la petite chanson corporatiste aux paroles si onctueuses («poujadistes», «vulgaires», «staliniens», etc.) qui fustigea Bourdieu et, autour de lui, la critique du journalisme de connivence. La même , exactement, encore amplifiée par le grand orchestre symphonique de tous ceux qui firent la gloire des Guignols et qui, enfourchant le cheval blanc de leur offuscation, braillent en choeur à leurs «excès». Qu'en ce vacarme, les champions de cette cause soient le bavard Collard et Guillaume Durand ­ respectivement comédien et martyr, à travers leu