C'est devenue une évidence: la contagion du spleen ne cesse de
gagner chez les quinquagénaires entrés en politique. Et le problème numéro 1 des partis sera, à l'occasion des élections municipales, de trouver des candidats en nombre suffisant. La panne des vocations se confirme et les exemples abondent désormais. Philippe Vasseur, ancien ministre de l'Agriculture, un libéral pourtant dynamique et enthousiaste, préfère le secteur privé à l'âge des grands postes et abandonne sa circonscription. Dominique Baudis, le maire de grande ville (Toulouse) le plus populaire de France, laisse la place à Philippe Douste-Blazy, alors qu'il était assuré d'une réélection triomphale l'an prochain. François Léotard, ancien président de l'UDF, naguère quasi présidentiable, publie un livre nostalgique où l'onirisme et la mort tiennent plus de place que le pouvoir et les élections.
Alain Juppé, le plus brillant et le plus marquant des chiraquiens, attend des résultats d'une procédure judiciaire qui le vise en tant qu'ex-patron du RPR, pour savoir s'il persévère dans la vie publique. Laurent Fabius, dauphin de coeur de François Mitterrand, pourvu de tous les dons, a sérieusement examiné l'hypothèse du Fonds monétaire internationale et aurait ainsi pu laisser la présidence de l'Assemblée nationale à un médiocre. Le scintillant et irremplaçable Dominique Strauss-Kahn décidera de l'orientation de son destin selon la décision de la machine judiciaire. Beaucoup d'autres ont été écartés de la vie publique