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TRIBUNE

Le morcellement de la Palestine, écartelée entre Cisjordanie et Gaza, peut être un obstacle à l'indépendance économique du futur Etat, donc à une paix durable avec Israël. Aménagement des territoires.

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par Laetitia BUCAILLE
publié le 14 mars 2000 à 22h53

L'élection d'Ehud Barak a été accueillie avec soulagement dans les

capitales occidentales, interprétée comme le retour de la société israélienne dans le camp de la paix. Aujourd'hui, en Israël, la légitimité de la formation d'un Etat palestinien n'est plus vraiment discutée. L'option apparaît inéluctable: les Israéliens la souhaitent ou s'y résignent dans la mesure où elle pourrait garantir leur sécurité physique. Pour les leaders travaillistes, l'essentiel est d'apporter des solutions immédiates et efficaces garantissant à la fois la viabilité de l'Etat palestinien ainsi que la sanctuarisation de l'Etat hébreu. Cette logique revient pourtant à contourner le défi de la paix, question essentiellement politique.

L'avenir de la paix dans la région dépend avant tout de la nature des frontières qui seront érigées entre cette entité et l'Etat hébreu et du type d'échanges qui se développeront entre eux. Si les Palestiniens n'accèdent pas au contrôle des limites territoriales de leur pays, autrement dit s'ils ne peuvent pas en sortir et y entrer librement, l'acquisition de la souveraineté est illusoire.

Or, la vision travailliste, bien qu'elle prévoie la formation d'un Etat palestinien, reste dominée par une approche sécuritaire, fondée sur la nécessité de se prémunir contre les attaques terroristes. Celle-ci requiert, à leurs yeux, l'établissement d'une séparation entre les populations. Cette formule soulage les consciences et les esprits. L'idée que chacun reste chez soi correspond à