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Libération

Le nouveau rythme de Jospin.

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publié le 17 mars 2000 à 23h33

Lionel Jospin a de la chance: il rencontre ses pires difficultés au

meilleur moment. Le Premier ministre doit en effet faire face à trois gros obstacles simultanés que constituent une série de conflits sociaux ponctuels, plusieurs réformes à haut risque qu'il lui faut arbitrer personnellement et un flottement sensible de son gouvernement comme, à un moindre degré, de sa propre image. Sa baraka ne l'abandonne cependant pas: ce coup de semonce fracassant survient à point nommé pour le pousser vigoureusement à reprendre les choses en main, à ouvrir une seconde phase de son action alors que les circonstances économiques et politiques, bonnes filles, lui ménagent justement une marge précieuse pour cela.

Dans quelques semaines à peine, le gouvernement de Lionel Jospin aura trois ans, un âge respectable, presque canonique pour une équipe dont plusieurs membres apparaissent harassés par le stress du pouvoir. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si se produisent tant de dérèglements, petits ou grands, au sein d'un ministère reconnu jusqu'ici comme particulièrement fiable.

Enseignants et parents d'élèves du Languedoc, contrôleurs de la SNCF, agents des impôts et du Trésor, professeurs de l'enseignement professionnel, postiers, tous relèvent du secteur public, tous posent un problème spécifique et souvent prévisible (mise en place des 35 heures, réforme du ministère, déficit local grave d'enseignants), tous réclament plus de moyens sur l'air des lampions, tous soulignent que ces moyens exist