La montée de la droite extrémiste et populiste en Autriche
interpelle les citoyens de l'Europe tout entière. Il ne s'agit pas d'un événement purement local qu'expliqueraient seules les particularités de l'histoire autrichienne. L'arrivée au pouvoir des partisans de Jörg Haider est révélatrice d'une crise politique qui, à des degrés divers et sous des formes variées, s'inscrit dans tous les pays du continent.
Xénophobe, défenseur d'un ultralibéralisme qui signifie en pratique une mise en cause des droits sociaux et culturels ainsi que des libertés et des acquis liés aux combats pour l'émancipation. Formation autoritaire et antidémocratique, le parti de Jörg Haider incarne un populisme de droite, une version contemporaine de pratiques fascistes, avec lesquelles il ne cache pas ses sympathies. En cherchant à s'abriter derrière des règles démocratiques dont on peut douter qu'il entend les respecter, il vise à conquérir le pouvoir.
La reconnaissance que lui ont assurée les conservateurs autrichiens risque d'encourager tous les mouvements similaires en Europe: elle doit être rejetée sans appel.
A ce danger, il est indispensable d'opposer une résistance qui, en permettant une large mobilisation, ouvrirait la voie à une alternative. Déjà, dans d'autres pays, la crise de la droite officielle aidant, des mouvements «à la Haider» prétendent aussi à l'exercice du pouvoir. Ce peut être le cas en Suisse, en Allemagne, en Italie, sans compter les Etats d'Europe de l'Est. En France, la crise a