José Bové est rodé. Cela fait huit mois qu'il est entré dans le
grand cirque médiatique. Et qu'il répète ses faits d'armes à la commande. Un peu toujours les mêmes. Du démontage du MacDo de Millau, le 12 août dernier, en passant par son expulsion d'une école pour «irréligion», son insoumission, la lutte contre la militarisation du plateau du Larzac dans les années 70, les essais nucléaires français à Mururoa en 1995 et la libéralisation de l'économie que devait consacrer le sommet de l'OMC à Seattle au mois de novembre dernier. Deux livres consacrés au leader de la Confédération paysanne sortent simultanément. Tous deux rédigés sous forme d'interview. Le plus intéressant est édité par Golias, maison lyonnaise catholique iconoclaste et gauchisante. Cet ouvrage est le premier d'une nouvelle collection baptisée «les grandes gueules républicaines» consacrée aux «souffleurs de révolte», tous ceux qui continuent de pousser «de saintes colères convaincus qu'il reste encore beaucoup de Bastille à prendre» et qui donnent «leur visage et leur force à nos colères, à nos combats, à nos espoirs». Inconnu il y a un an, José Bové est aujourd'hui une icône. Dans leurs questions, les intervieweurs de Golias, le politologue Paul Ariès et le théologien Christian Terras, tentent toutefois de dépasser l'anecdote pour cerner le militant. L'interrogent sur les lectures fondatrices de son action. Martin Luther King, Henri-David Thoreau, Proudhon, Bakounine, Kropotkine, le philosophe chrétien Jacqu