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TRIBUNE

L'étude des Nations unies recommandant l'accueil de millions d'immigrants pour payer nos retraites révèle une technocratie qui voit l'avenir figé. Les mauvais calculs de l'ONU.

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publié le 29 mars 2000 à 23h13

Après ces années noires où le mot d'immigration était synonyme de

subversion, où l'immigré était considéré comme un agent d'un pays étranger ou d'une religion hostile, nous savourons la dernière étude des Nations unies, qui recommande à la France d'accueillir environ un million d'immigrants chaque année d'ici à 2025 (1). Les Nations unies ont-elles pris conscience de l'isolement dans lequel nous plongeait l'infime filet de l'immigration actuelle (60 000 personnes l'année dernière)? Ont-elles remarqué que leur charte, en affirmant la liberté des mouvements, impliquait a contrario celle de la résidence? Ont-elles tenu compte des blocages qui réapparaissent localement sur le marché du travail depuis la reprise de la croissance?

Non, il s'agit seulement de préserver les retraites des Français. Le raisonnement des Nations unies est en effet très simple: d'un retraité pour quatre actifs actuellement, la France passera grosso modo en 2025 à un retraité pour deux actifs. Si, pour ne pas augmenter les cotisations, on veut maintenir la proportion actuelle d'un sur quatre, il faut doubler le nombre d'actifs (23 millions prévus en 2025), donc importer 23 millions de personnes d'ici là. Ce raisonnement qui ne considère pas les immigrés et les étrangers comme nos semblables mais plutôt comme des instruments de notre confort se heurte à trois objections logiques.

Si l'on poursuit le calcul des Nations unies au-delà de 2025, les 23 millions d'immigrés vont s'installer, se faire naturaliser, vi