Le 22 avril 1500, des caravelles portugaises arrivaient en vue des
côtes brésiliennes, au sud de Salvador. Le Brésil s'apprête à fêter en grande pompe ce cinquième centenaire. A cette occasion, pendant toute la semaine, Libération consacrera à ce pays une série de reportages (lire aujourd'hui pages 14 et 15), ainsi que des réflexions d'intellectuels brésiliens.
Cette question est un vieux cliché, un antique dilemme de la culture brésilienne. A l'inverse de ce qui se passe dans un pays comme la France, les écrivains, cinéastes, artistes plasticiens et musiciens brésiliens se sont longtemps appliqués, avec plus ou moins d'ambition et de succès, à produire une manifestation artistique qui fût l'expression de leur identité nationale.
Evidemment, ce phénomène a généré d'innombrables équivoques et toutes sortes de cabotinages mégalomanes, détournant l'attention de ce qui était purement artistique au profit de programmes idéologiques ou politiques servant bien souvent à escamoter la médiocrité de ce qui était présenté là comme de l'art.
Il est vrai que certains grands artistes surent intégrer cette question (de l'identité) d'une manière radicale et de ce fait surprenante. Mais ils restent une exception. Glauber Rocha, par exemple, tira de l'impossibilité à répondre à cette question une oeuvre désespérée et tragique des plus originales. Dans la foulée, cependant, beaucoup d'autres utilisèrent le prétexte de la recherche d'une identité nationale comme un maigre palliatif au manque d'au