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Libération

Non-salariés et chômeurs?

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publié le 17 avril 2000 à 0h01

Parmi les mesures annoncées mardi dernier par Lionel Jospin lors des

«états généraux de la création d'entreprise», il en est certaines qui ne surprendront guère. Le Premier ministre souhaite simplifier les formalités administratives, améliorer l'accès des créateurs d'entreprise au crédit, faire en sorte que les banques soient plus entreprenantes, etc. Ces «priorités» étaient déjà les «priorités» des plans précédents. Le plan annoncé contient cependant une mesure nouvelle qui retient davantage l'attention: Lionel Jospin propose que les salariés qui quittent leur entreprise pour lancer leur projet puissent bénéficier de l'assurance chômage en cas d'échec. Cette proposition est d'autant plus intéressante qu'elle remet en cause plusieurs principes fondamentaux sur lesquels se fonde le régime d'assurance chômage depuis son origine.

Il s'agit tout d'abord d'une remise en cause de la notion même de chômage «involontaire». Traditionnellement, seuls les départs «involontaires» peuvent donner droit à des allocations: un salarié quittant volontairement son entreprise et se retrouvant sans emploi n'a jamais eu droit à la moindre allocation, y compris s'il a cotisé pendant de très nombreuses années. Cette réglementation, qui date d'une époque où l'emploi à vie était la norme, ou plutôt d'une époque où l'on avait envie de proclamer que telle était la norme, peut dans certains cas conduire à de véritables «pièges à pauvreté». Par exemple, un chômeur indemnisé acceptant de reprendre un empl