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Les offices ont rarement produit de l'urbanité. L'inculture de la rue des producteurs d'HLM .

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publié le 21 avril 2000 à 23h55

Si le projet de loi Gayssot sur les quotas de logements sociaux

affiche sans ambiguïté une volonté d'intégration urbaine, et si la diffusion du logement social s'inscrit dans la logique de la renaissance de la ville, les résultats dépendront cependant de la manière dont ces logements seront mis en chantier. Au cours des cinquante dernières années, les offices de construction de logements sociaux ont, à l'évidence, produit des immeubles en quantité, mais ils ont rarement produit de la ville et encore moins d'urbanité. Dès lors, quelles garanties peut-on avoir qu'en leur confiant la construction de nouveaux quotas importants de logements, ceux-ci répondront réellement à l'exigence de mixité urbaine?

Car, si les barres et les tours ne semblent plus à l'ordre du jour, il faudra néanmoins vaincre des habitudes anti-urbaines solidement ancrées, ce qui est loin d'être acquis. Les offices ne sont guère naturellement portés vers la réhabilitation, ni davantage vers la réalisation de petits immeubles disséminés dans le tissu urbain. En général, les producteurs d'HLM n'ont ni la culture ni le goût de la rue, et préfèrent toujours construire ex nihilo des ensembles circonscrits qui leur garantissent une grande lisibilité de propriétaire (la cité «Untel», l'ensemble Les mésanges...).

Faire comme si cette attitude n'était pas un problème et croire que les offices vont du jour au lendemain changer leur fusil d'épaule, c'est confondre vouloir et pouvoir, et aller vers de nouveaux déboires urba