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TRIBUNE

Voter électroniquement ou numériquement n'est pas céder aux sirènes de la modernité: il est temps que nos dirigeants se saisissent de la question. L'e-démocratie réveillera la politique.

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par André SANTINI
publié le 21 avril 2000 à 23h56

Dimanche 9 avril 2000, la Grèce, berceau de la démocratie, vit ses

plus importants embouteillages" depuis les dernières élections législatives!

En Grèce, en effet, le vote est obligatoire et il précipite de ce fait à chaque consultation électorale plusieurs centaines de milliers d'automobilistes sur les routes (plus d'un million ce week-end-là, selon la police grecque!). Beaucoup d'entre eux sont encore inscrits dans leurs villages d'origine et ils peuvent ainsi prendre jusqu'à quatre jours de congés «payés» pour accomplir leurs obligations électorales.

Un remède comme un autre mais un remède d'un autre âge pour lutter contre l'abstentionnisme électoral à l'heure de l'Internet et des nouvelles technologies.

Pendant ce temps, aux Etats-Unis, les électeurs démocrates de l'Arizona choisissent depuis chez eux leur champion en vue de l'élection présidentielle américaine, en Autriche les manifestations anti-Haider sont préparées quasi exclusivement sur l'Internet, une république est née sur le réseau (respublica.com) et notre beau pays, celui des droits de l'homme, enchaîne les records d'abstention et de dépolitisation.

A moins d'un an des prochaines échéances électorales nous nous préparons tranquillement à battre de nouveaux records et à ne tenir aucun compte de l'entrée fulgurante et surtout des potentialités remarquables de l'Internet et des nouvelles technologies dans la sphère politique en général et électorale en particulier.

Créer les conditions de la prospérité de la nouvelle é