La polémique autour du droit de prêt en bibliothèques voit
s'affronter des positions dont les médias ne donnent souvent que des extrêmes qui paraissent, en première analyse, antinomiques. D'un côté, on suppose qu'auteurs et éditeurs veulent imposer un droit de prêt uniforme et payable par tous les usagers des bibliothèques. De l'autre, les bibliothécaires et les élus locaux réclameraient une forme de mécénat culturel de la part des acteurs culturels du livre, qui en sont aussi les acteurs économiques.
Le droit de prêt, qui, en l'occurrence, devrait plutôt conserver l'appellation plus juste de droit d'auteur, aurait pour fonction de leur permettre une rétribution liée à la lecture de leurs oeuvres et non seulement aux seules ventes, parfois assez peu volumineuses. Si l'on veut bien admettre que la lecture publique est un enjeu de culture, et de démocratie, le droit de prêt peut tout autant résulter d'octroi de fonds publics, et pas nécessairement d'un paiement par les usagers privés, sans considération des moyens financiers dont ils disposent. Si cet enjeu est retenu, il peut aussi être maintenu par des actes de solidarité redistributive, sa perception n'ayant pas vocation à mettre en danger la lecture publique.
Il n'y a donc aucune menace préalable pesant sur la lecture publique mais la demande que soient reconnus le travail des auteurs, et leur propriété intellectuelle. Pourtant, certains d'entre eux n'hésitent pas à se dessaisir de ce droit. Cette attitude est curieuse et, fi