Le gouvernement a pris conscience de l'asphyxie financière dont
souffrait l'hôpital public depuis quelques années. Il a décidé d'injecter, dans un climat d'euphorie économique et de proximité d'élections municipales, une quantité (importante) de carburant pour remettre la machine hospitalière en marche. La ministre attend de ce plan sur trois ans, qu'il permette de «régler les problèmes immédiats» et d'«engager des actions structurelles» en réaffirmant les objectifs du gouvernement: adapter l'offre de soins aux besoins de la population, promouvoir la qualité et la sécurité des soins, réduire des inégalités dans l'accès aux soins.
Malgré l'importance de la manne financière, ce plan de sauvetage par son style, son manque d'envergure et les méthodes inadéquates qu'il utilise, est voué d'expérience à un échec programmé.
Au mieux dans trois ans tout restera à faire pour sortir l'hôpital public d'ornières structurelles totalement négligées par ce plan, alors que parfaitement identifiées depuis de nombreuses années. Au pire durant ce laps de trois ans, le secteur médical à but lucratif aura acquis une position dominante sur le marché de l'hospitalisation, voire sur l'ensemble du système de soins, et s'essuiera les pieds sur un hôpital public devenu moribond malgré les moyens supplémentaires mis à disposition.
Peut-on vouloir réformer l'hôpital, si on ne réforme pas en même temps l'ensemble de notre système de soins? Ce plan manque cruellement d'ampleur et de souffle politique. Des