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Libération
TRIBUNE

Télés libres: laissez-les vivre.

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Pour le développement d'un contre-pouvoir audiovisuel.
par Michel FISZBIN
publié le 26 avril 2000 à 23h48
(mis à jour le 26 avril 2000 à 23h48)

Les chaînes associatives locales hertziennes ont enfin été légalisées, après une année de réflexion et d'action orchestrée par la Coordination permanente des médias libres (CPML). Leur interdiction était un tel anachronisme qu'il n'y a pas lieu de pavoiser. D'autant que, pour l'instant, le cadre économique et technique qui leur permettrait vraiment de se déployer n'a pas été créé: pas de fonds de soutien à l'expression audiovisuelle non commerciale pour soutenir leur financement, pas de discrimination positive pour leur attribuer des fréquences analogiques en priorité, pas d'obligation de transport gratuit par les opérateurs commerciaux pour leur assurer une visibilité équitable, pas de chaîne associative nationale possible en numérique hertzien pour optimiser l'exposition de leurs programmes. Pas non plus de procédure d'autorisation et de cahier des charges spécifiques, qui permettraient au CSA de s'adapter aux chaînes se réclamant des valeurs de l'économie solidaire.

Si, au cours de ses prochaines lectures au Sénat et à l'Assemblée nationale, la loi Trautmann-Tasca sur la liberté de communication reste en l'état, les chaînes associatives indépendantes seront mort-nées. Et pourtant depuis vingt ans, les aventures et mésaventures des radios associatives sont riches de tous les enseignements possibles: sans volonté politique forte et soutenue, sans arsenal législatif solide, l'audiovisuel non-marchand est laminé par le jeu de l'économie de marché, avec la complicité plus ou mo