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TRIBUNE

La lutte contre les discriminations raciales passe en priorité par le droit de vote des résidents extra-communautaires aux municipales. Tous les étrangers doivent voter.

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par Philippe Bataille et Jérôme GUEDJ
publié le 2 mai 2000 à 0h40

La lutte contre les discriminations raciales est inscrite

aujourd'hui dans l'agenda politique comme une priorité. Déjà portée par les acteurs associatifs et syndicaux, cette mobilisation a été récemment relayée par un engagement significatif de l'Etat: création du Groupe d'étude sur les discriminations (GED), concertation avec les partenaires sociaux, installation des commissions départementales d'accès à la citoyenneté (Codac), sensibilisation des parquets pour sanctionner les discriminations, mise en place prochaine d'un numéro d'appel gratuit pour signaler les cas de discriminations, aménagements législatifs sur la charge de la preuve" Cet impératif nouveau de lutte contre les discriminations permet de prendre des distances avec le discours usé sur l'intégration. Il n'est plus question seulement de désigner des «défauts d'intégration» mais de reconnaître qu'elle est empêchée tant que se développent, dans l'accès à l'emploi, au logement, ou dans les rapports avec les services publics, des discriminations en raison des origines, d'un nom à consonance étrangère ou de la couleur de la peau.

Or, le débat sur le droit de vote des étrangers aux élections locales est directement lié aux enjeux de cette politique de lutte contre les discriminations, au moins pour trois raisons: 1) La carte d'identité ne protège pas de la discrimination. Le discriminé est surtout un Noir ou un Maghrébin, qu'il soit français ou étranger. Tout ce qui contribue à construire une telle figure de l'étrang