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TRIBUNE

L'insuffisance du nombre de crèches fait obstacle aux droits fondamentaux de l'enfant, mais aussi à l'égalité des chances entre hommes et femmes. La crèche, enjeu de la parité.

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par Dominique Méda et Jeanne Fagnani
publié le 3 mai 2000 à 0h23

L'augmentation du nombre de femmes dans les enceintes politiques va

peut-être permettre d'ouvrir un débat sur une question qui reste taboue en France: celle de l'insuffisance chronique des modes d'accueil des jeunes enfants. Avis d'experts et perceptions des femmes convergent: notre système présente des insuffisances notables, qui font obstacle non seulement au respect de l'un des droits fondamentaux de l'enfant (celui de bénéficier d'un accueil de qualité) mais également à la mise en oeuvre d'une égalité effective entre les hommes et les femmes dans les domaines de la vie publique, professionnelle et familiale. Il y a urgence en la matière, et il faut profiter de la volonté d'initiative gouvernementale pour jeter les bases d'une politique familiale renouvelée. Il n'est évidemment pas question de remettre en cause la diversité souhaitable des modes de garde. Mais nous souhaitons insister sur ce qui nous paraît être l'un des points «noirs» de cette politique: l'absence d'un véritable droit à l'accueil des jeunes enfants, due à la nette insuffisance de crèches.

Alors qu'on recense un peu plus de 2 millions d'enfants de moins de 3 ans, les crèches collectives n'accueillent que 7% d'entre eux. Face à cette situation de forte pénurie, beaucoup de parents «choisissent» ­ faute de mieux ­ l'un des modes de garde «individuels», promus et subventionnés par la collectivité pour encourager la création d'emplois, assistante maternelle ou employée à domicile. Beaucoup de mères se résignent