Que la dirigeante de l'un des principaux syndicats français puisse,
dans une tribune consacrée à la refondation du contrat social (1), n'évoquer ni les chômeurs ni même utiliser le terme de chômage pourrait ne provoquer qu'un sentiment d'amertume si une fois de plus la volonté de lutter ne l'emportait pas sur la consternation.
Comme l'énonçait Nicole Notat «le choix des mots et des thèmes est lourd d'enjeux symboliques», et le fait même d'«éviter» de nommer les victimes d'un système est révélateur du fonctionnement de celui-ci.
Rappelons que l'Unedic est gérée paritairement par les syndicats et le patronat, que seulement 40% des chômeurs sont indemnisés, que les jeunes de moins de 25 ans sont exclus du RMI. Rappelons qu'à l'heure du débat sur les stock-options et la cagnotte fiscale les expulsions reprennent, qu'au-delà des chiffres et des statistiques il y a des hommes et des femmes qui souffrent" Et chacun comprendra pourquoi il est urgent de changer les règles. Rappelons que les chômeurs constituent le seul groupe social auquel on refuse que ses représentants puissent défendre ses droits sous prétexte qu'il serait déjà représenté par des syndicats" Et chacun constatera le déficit démocratique de ce système.
Rappelons enfin que depuis de nombreuses années les chômeurs s'organisent au sein d'AC!, de l'Apeis et du MNCP, que ces structures travaillent ensemble (un exemple pour les syndicats) et qu'elles organisent un référendum et une manifestation le 20 mai, afin de permettre au