L'attentat en Bretagne contre le restaurant McDonald's et l'enlèvement de touristes par des islamistes philippins le rappellent: on n'en finit jamais avec le phénomène terroriste. Un ouvrage récent tente de l'analyser, non dans ses motivations mais dans ses pratiques concrètes. Son auteur, Jean-Luc Marret, docteur en science politique, «écarte délibérément les idéologies (le registre du pourquoi)» s'intéressant plutôt à «la méthodologie du terrorisme (le domaine du comment)». Que les policiers se rassurent: il ne s'agit pas d'un manuel à l'usage des apprentis terroristes, même si l'auteur n'hésite pas à mettre les mains dans le cambouis de la technique. Le lecteur apprendra beaucoup sur les différents types d'explosifs, comme l'hexogène (C4 ou semtex), le plus puissant d'entre eux, sur les dispositifs de protection des aéroports ou l'odeur du gaz tabun. Pour écrire son livre, l'auteur a fait appel aux connaissances d'anciens terroristes et à l'expertise policière. Il a particulièrement étudié une douzaine d'attentats, essentiellement liés au monde proche-oriental.
Selon Jean-Luc Marret, «le terrorisme est un spectacle». «Il faut frapper où se trouvent les caméras et agir contre une population, une personnalité ou un lieu capables de bénéficier d'une couverture médiatique potentielle», constate-t-il. L'auteur décortique le fonctionnement de ces «entreprises politiques» que sont les groupes terroristes, qu'ils comparent à des partis ou des lobbies. Se penchant sur leur organi