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Libération
TRIBUNE

Le sexe ne fait pas le père.

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L'homoparentalité doit s'inscrire dans la réalité sociale et juridique.
par Eric Dubreuil, coprésident de l'Association des parents et futurs parents gays et lesbiens. et Martine Gross, coprésident de l'Association des parents et futurs parents gays et lesbiens.
publié le 4 mai 2000 à 0h36

Pour la première fois il y a quelques semaines, le tribunal de grande instance de Bressuire reconnaissait un statut de parent social à la compagne d'une mère lesbienne en lui accordant un droit de visite des enfants qu'elles élevaient ensemble. Le tribunal administratif de Besançon annulait un refus d'agrément et prenait en compte les qualités humaines et éducatives de la candidate, institutrice jurassienne de 38 ans, malgré la relation homosexuelle stable qu'elle entretenait avec sa compagne. Les juges ont estimé qu'elle présentait les «garanties suffisantes» sur les plans familial, éducatif et psychologique pour accueillir un enfant adopté. Ces deux décisions signent une évolution des mentalités dans notre société et une première reconnaissance du fait que les compétences parentales ne se mesurent pas en fonction de l'orientation sexuelle.

A l'automne prochain, le Parlement est invité à débattre de la réforme du droit de la famille sur la base des propositions du rapport de Françoise Dekeuwer-Défossez. Les consultations et les auditions reprennent à la chancellerie. Il ne sera pas dit que les acteurs sociaux n'ont pas été entendus, même si aucune de leurs suggestions n'est prise en compte. Voici quelques-unes des propositions rédigées par les parents et futurs parents gays et lesbiens pour tenir compte de la réalité des familles plurielles actuelles.

Il s'agit de tenir compte des deux types de familles qui se distinguent dans le paysage familial contemporain: les familles b