Menu
Libération
TRIBUNE

Pourquoi l'absence du président français aux funérailles du président yougoslave, le 4 mai 1980, fut une erreur politique. Tito ou l'erreur yougoslave de Giscard.

Article réservé aux abonnés
par Alain PIERRET
publié le 4 mai 2000 à 0h35

Dimanche 4 mai 1980: à 19 heures, la radio serbe donne la nouvelle

attendue depuis qu'au début de l'année il avait dû être amputé d'une jambe: Josip Broz Tito est mort. A l'ambassade, la décision de l'Elysée tombe très vite: la France sera représentée aux funérailles par le Premier ministre, Raymond Barre. Comme le seront nos interlocuteurs yougoslaves, nous sommes consternés. Depuis quatre mois, et à chaque étape de l'aggravation de l'état de santé du maréchal-président, nous avions soigneusement transmis les informations recueillies sur la composition des délégations étrangères envisagées pour une issue jugée proche. De Paris, la réponse était toujours la même: le président de la République viendrait. Or, les obsèques du fondateur de la république fédérative socialiste de Yougoslavie sont fixées au 8 mai. Marquant le quarante-cinquième anniversaire de la victoire alliée, cette date revêtait une valeur symbolique pour saluer le dernier survivant des grands résistants au nazisme. A Paris, les choses sont vues différemment. Echaudé par sa tentative avortée de reporter au plus proche dimanche la commémoration de ce jour, Valéry Giscard d'Estaing avait décidé de se rendre à l'Ecole des sous-officiers d'active de Saint-Maixent; le même soir, s'ouvrait à Nice le septième sommet franco-africain auquel étaient attendus une quinzaine de chefs d'Etat ou de gouvernement. Pour le président, priorité devait donc être réservée à ces deux obligations nationales.

Selon moi, sur le premier p