Si l'on a bien tout compris, Monsieur le pape a rendu public, en sa
province de Fatima, le volet tiers et inédit d'une «prédiction» faite en 1917, relatif à un incident advenu en mai 1981, et dont les hôtes successifs du Vatican auraient ouï dire, depuis 1950 qu'ils en avaient reçu la révélation (par la poste). On imagine le blanc vicaire, Nostradamus rétroactif, brandissant l'enveloppe sacrée à la façon de l'avocat Collard sur un plateau télé, et crachotant urbi et orbi: «Et le secret de la Vierge est"» A se tordre" Mais en contrepoint de cette farce, une dépêche de la veille tempère son caractère drolatique. Elle dit qu'Ali Agca, auteur de l'attentat du 13 mai 1981, «a une nouvelle fois demandé au pape son aide pour rentrer en Turquie». Condamné à la prison à vie, Agca ponctue sa supplique de ce mot terrible: «Je pense avoir payé.» Dix-neuf ans après son crime, l'homme eut beau être absous par sa victime, il croupit toujours, attendant sa grâce depuis 1996, laquelle, n'en doutons pas, pimentera un prochain raout festif. Tiens, pourquoi pas le 9 juillet, à l'occasion du jubilé des détenus? En attendant, qu'Agca patiente, Ad majorem Dei gloriam" Pour feu Thomas Highgate, par contre, il semble bien que ce soit foutu, le pardon. En 1914, survivant de l'infernale bataille de Mons (7 800 morts britanniques), Highgate fut le premier soldat anglais de la Grande Guerre fusillé pour désertion. Il avait 19 ans. Les notables de Shorigam ont refusé que son nom soit inscrit au monument a