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Libération

L'alternative Calais.

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publié le 15 mai 2000 à 1h15

Ma première chronique sportive! Il se passe des choses intéressantes

dans le monde du foot, même pour ceux qui n'ont pas la passion du sport. L'arrivée en finale des amateurs de Calais et la fronde des professionnels contre l'arrêt Bosman soulèvent bien des questions, qui ne sont pas seulement sportives. Car le foot, comme de plus en plus de sports, c'est une affaire de très gros sous. La Commission européenne, qui s'occupe de concurrence, vient de refuser de remettre en cause une décision prise en 1995 par la Cour européenne de justice. Bosman, un joueur hollandais, qui souhaitait jouer à l'étranger, s'était considéré discriminé en fonction de sa nationalité. L'arrêt confirme que le principe fondamental de liberté de mouvement des personnes à l'intérieur de l'Union européenne, inclus dans l'Acte unique de 1992, s'applique aux footballeurs. La Cour a estimé illégales les limites imposées par l'UEFA au nombre de joueurs «étrangers» alignés par chaque équipe. Désormais il est possible pour un club anglais de n'aligner aucun citoyen britannique, et ce cas s'est d'ailleurs produit.

C'est un exemple concret des difficultés auxquelles se heurte la construction européenne: la liberté de mouvement et l'égalité des citoyens européens devant l'emploi n'est pas toujours facile à accepter. C'est ce principe qu'ont voulu sauvegarder la Cour européenne et la Commission. Les dirigeants de club partis à l'assaut de l'arrêt Bosman font valoir un cas «d'exception culturelle». Quelle culture?