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TRIBUNE

Il faut instaurer le quinquennat tout de suite, mais aussi régler les questions d'équilibre constitutionnel entre présidence, gouvernement et Parlement. Nouveau siècle, nouvelles institutions.

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par Renaud DONNEDIEU DE VABRES
publié le 17 mai 2000 à 1h10

Le quinquennat est une réforme populaire, attendue depuis de

nombreuses années par une grande majorité de nos concitoyens.

Pour autant, tous ne considèrent pas cette réforme comme prioritaire. Il nous appartient donc d'affirmer aujourd'hui avec force sa nécessité. Il ne s'agit pas de tailler un habit sur mesure pour tel ou tel candidat, mais de conférer plus d'autorité politique et plus de démocratie directe au fonctionnement de nos pouvoirs publics.

Une opportunité unique se présente aujourd'hui d'engager enfin cette réforme qui sera le point de départ d'une modernisation en profondeur de l'ensemble de nos institutions. Nous devons absolument la saisir.

Le quinquennat fera porter le deuil au principe de la cohabitation, dont les Français ne réalisent pas pleinement les effets pervers et néfastes. Car la dualité de l'exécutif empêche toute possibilité de réforme et maintient notre pays dans des situations obsolètes et des archaïsmes qui nous pénalisent considérablement pour entrer dans le XXIe siècle.

Chacun des deux exécutifs attend aujourd'hui l'élection prochaine pour proposer sa «vraie» politique et la cohabitation offre parfois un alibi confortable à ce qui est en réalité du manque de courage, de l'indécision, voire de la lâcheté: pour Lionel Jospin, la situation institutionnelle a aujourd'hui bon dos pour différer la réforme des retraites, de la justice, du système des charges sociales, etc.

Si, au terme de la procédure soigneusement définie par le président Giscard d'Estai