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Libération
TRIBUNE

Ouvrons des bordels pour les femmes.

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publié le 20 mai 2000 à 0h56

Samedi.

L'érotique des beaux jours Le printemps est la grande revanche des corps. Ils sortent de terre, jaillissent d'on ne sait où, comme réveillés par quelque mystérieux joueur de flûte. Là où l'hiver les visages règnent en maître, imposant leur hiérarchie, dès les premiers rayons de soleil, l'anatomie reprend ses droits: des êtres qu'on voyait à peine dans la grisaille de décembre offrent soudain des splendeurs insoupçonnées alors que les belles et les beaux sont brutalement déchus de leur piédestal. Déambuler dans un Paris transformé par la touffeur en une ville quasi tropicale, c'est suffoquer devant des créatures somptueuses, immédiatement accessibles autant que terriblement lointaines. Chaque regard, physionomie, semble promettre l'émotion d'une jouissance singulière. La vraie beauté ne naît plus de la conformité aux canons en cours, elle naît de la diversité des peaux, des figures, des proportions. Epiphanie des rondeurs, des petits détails chavirants, des défauts soudain transformés en atouts; déroute des diktats de la mode et de la maigreur obligatoire. Il y a peut-être une érotique des saisons: l'hiver serait plutôt celle du confort et de la monogamie, l'été celle de l'errance et du papillonnage. Petit conseil à donner aux couples qui s'ennuient (ils sont légion): séparez-vous en mai, retrouvez-vous en octobre. Prenez le risque des beaux jours.

Dimanche.

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