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Critique

Livre. Les moments chauds de la diplomatie. En poche. 56 crises pour faire le siècle. Les Crises internationales, de Jean-Louis Dufour, Editions Complexe, 69 F.

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publié le 22 mai 2000 à 0h55

Il se publie une quantité ahurissante de petits livres au format de

poche qui prétendent rendre service. Celui-ci est rarement au rendez-vous, mais il existe aussi, perdues au sein de cette avalanche insipide, quelques réussites. Il faut placer parmi ces dernières les Crises internationales sous-titrées De Pékin (1900) au Kosovo (1999) de Jean-Louis Dufour, ancien militaire et stratège.

Pour commencer, l'auteur détermine ce qu'on pourrait appeler une la dramaturgie de base du phénomène «crise internationale», le plus petit commun dénominateur d'une infinité d'escarmouches entre puissances plus ou moins souveraines. S'appuyant sur l'analyse de la «crise des missiles soviétiques à Cuba» (1962), il détermine un séquençage en quatre parties: le moment de la «précrise», celui de la «rupture», que suit la «crise» proprement dite pour se terminer par un classique «bilan et conséquences». Les moments chauds d'un siècle entier défile ainsi sous un même point de vue. A chacun de jouer au jeu (dangereux) des comparaisons historiques. Dufour y invite sans y participer: il reste laconique et factuel.

Il n'enregistre pas moins de 56 crises internationales, depuis la Révolte des Boxers en 1900 (le siège, par des nationalistes chinois, des délégations occidentales finalement délivrées par un corps expéditionnaire multinational), à celle du Kosovo l'an dernier. Dufour ne compte que dix crises pour la première moitié du siècle, presque cinq fois plus pour la seconde, autant dire une crise par a