Le pédopsychiatre, le psychanalyste, sont aujourd'hui interpellés: que penser de l'avenir d'un enfant élevé dans une famille monoparentale après son adoption (désormais légale en France) par un adulte vivant seul, sans vie de couple; que penser de l'avenir d'un enfant qui serait éventuellement adopté par un couple d'homosexuel(le)s (selon la requête formulée par ceux-ci)? Les professionnels ont-ils des conseils à formuler?
A de telles questions, la réponse est malaisée. Les pédopsychiatres n'ont pas, et pour cause, de recul leur permettant de se prononcer de manière argumentée sur le devenir de tels enfants; quant au psychanalyste, sa pratique (la cure psychanalytique) comme la théorie qui en découle concernent des mouvements affectifs, pour l'essentiel inconscients, non pas des comportements ou des modes de vie. Faut-il d'ailleurs rappeler à cet égard que le psychanalyste accueille ses patients sans faire intervenir d'appréciation d'aucune sorte sur ce mode de vie? Seul le retient le poids des questions, du mal-être, parfois des angoisses qu'ils viennent lui confier, seule le préoccupe la possibilité de permettre, par le support de la démarche psychanalytique et l'appui de la relation au psychanalyste, le dégagement par chacun des réponses à ses tourments personnels.
Ce n'est pas que les professionnels ne puissent et même d'une certaine manière ne doivent contribuer au débat social suscité par les nouvelles «parentalités», en particulier résultant des nouvelles pratiques