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Libération

Nouvelles du front.

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publié le 9 juin 2000 à 2h03

Et tandis qu'enfin la bonne nouvelle chilienne d'une possible levée d'immunité de Pinochet nous réjouit, où en sommes-nous avec l'Autriche? Comme prévisible, ça branle dans le manche des sanctions votées contre le gouvernement agrégeant les néonazis du FP÷. Il faudra bien songer à normaliser, matraquent avec insistance, au Parlement européen, les âmes sensibles et démocrates-chrétiennes du groupe PPE, qui s'apprête à réintégrer le Parti populaire autrichien de Schüssel, le parrain du FP÷É

Cependant, depuis qu'il a démissionné de la présidence de son parti, le petit furieux de Carinthie, entre deux séjours galants chez Kadhafi, n'a guère assis son autorité que sur un club de football qu'il vient d'acheter et compte mener (führen) en division «supérieure», ainsi que sur le prix de l'essence dans sa province, via le distributeur discount «Rudolf» (oui, comme Rudolf Hess). La relève de Haider au FP÷ est néanmoins assurée, son successeur à la présidence ayant prouvé qu'il connaissait ses classiques en récitant dimanche dernier le Notre honneur s'appelle fidélité, fameuse devise des SS dont Ernest Windholz prétend sans rire ignorer l'origine.

Plus gravement, on est fondé à craindre que le «haiderisme» essaime bien au-delà de ses partisans déclarés, en découvrant qu'un tribunal viennois a condamné fin mai Anton Palinka à quelque 30 000 francs d'amende. Unique membre autrichien du conseil d'administration de l'Observatoire des phénomènes racistes et xénophobes, le professeur Palinka a