Il y a peu de chances de voir la situation s'améliorer au Kosovo, il y a même plus à redouter qu'elle ne se détériore dans un avenir proche. La raison en est que nous n'avons pas su cerner ce contre quoi nous combattions. Ce n'est pas polémiquer que de constater que nous avons beaucoup tâtonné dans notre approche des conflits balkaniques de cette dernière décennie.
Nous avons commencé par refuser de prendre parti en adoptant une attitude de neutralité et, ce faisant, nous avons encouragé l'agression serbe. Dans un deuxième temps, en 1995, nous avons haussé le ton envers les Serbes et avons abouti au compromis de Dayton. Enfin, en 1999, nous nous sommes résignés à faire la guerre aux Serbes, tout en le niant, au nom des droits de l'homme, pour aboutir encore à un compromis, celui de la résolution 1244 de l'ONU. Dans le même temps, nous avons enfin désigné l'ennemi, Milosevic, dont la diabolisation a été l'un des leitmotive des discours guerriers des dirigeants occidentaux, pendant les bombardements de l'Otan contre les infrastructures de la Serbie. Cette mise en cause directe et radicale du président yougoslave s'est accompagnée d'une disculpation de son peuple, considéré comme la victime innocente de son chef.
Si Milosevic doit être tenu comme le principal responsable des guerres qui se sont succédé entre 1991 et 1999 sur le territoire de l'ex-fédération yougoslave, il s'agit de définir avec précision ce qu'est Milosevic, ce qui fait sa force et lui donne son pouvoir. Il est l